La région viticole du Mâconnais se caractérise par la diversité de son sous-sol, formé il y a environ 200 millions d’années. Délimités à l’est et à l’ouest par les vallées de la Saône et de la Grosne, les monts du Mâconnais sont constitués d’un ensemble de chaînons, séparés par des failles parallèles. Ces nuances géologiques se retrouvent dans la palette de vins produits sur deux ensembles distincts.
Inclinés vers la Saône, les monts du Mâconnais forment une succession de blocs parallèles, entrecoupés de failles et de crêtes calcaires. Surplombant la vallée de la Grosne à l’ouest, leurs versants découpés dominent des formations géologiques de plus de 150 millions d’années !
Les terroirs calciques (riches en calcium), propices au développement du cépage blanc Chardonnay, laissent place, au sud, aux marnes riches en silice, aux calcaires à chailles (concrétions siliceuses) et aux calcaires à entroques avec affleurement de bancs de grès. Ces terrains accueillent des cépages destinés aux vins blancs et le cépage Gamay.
Relief hautement symbolique du Mâconnais, la Roche de Solutré résiste à l’érosion depuis des millénaires. Elle doit cette particularité au calcaire à entroques. Cette roche très dure est un ancien massif corallien, composé de fossiles d’animaux marins proches des oursins, formé il y a 195 millions d’années dans une mer chaude et peu profonde. Véritable particularité géologique, l’éperon rocheux veille depuis tout ce temps sur les parcelles de Pouilly-Fuissé…
De Tournus à Clessé, des sols bruns calcaires et calciques affleurent en majorité. Hérités du Jurassique moyen, ils sont par endroits entremêlés de rendzines (sols peu profonds provenant de la décomposition de la roche mère calcaire). Associés à une exposition et une altitude favorables, ils deviennent un excellent terrain d’expression pour le Chardonnay. Cette combinaison, travaillée par les viticulteurs du Mâconnais, donne des vins blancs de garde, ronds et suaves, à l’image de l’Appellation Viré-Clessé, par exemple.
Le Mâconnais montre un autre visage à partir du village de Verzé. Le sud de la région dévoile des sols siliceux, sableux et argileux, mêlés de chailles (concrétions de calcaires clairs) ou de galets de grès. Ces terrains permettent historiquement la croissance du Gamay noir à jus blanc. Aujourd’hui, des cépages blancs cohabitent aux confins de cette Bourgogne méridionale. Les corniches calcaires, telles Vergisson ou Solutré, permettent quant à elles la production de vins riches et très bien structurés.
Les vignes de Pouilly-Fuissé et Saint-Véran vers le classement en Premier Cru
Depuis 2003, les viticulteurs de Pouilly-Fuissé, Pouilly-Loché , Pouilly-Vinzelles et Saint-Véran ont entrepris de faire reconnaître les hiérarchies de leurs parcelles auprès de l’Institut National des Appellations et de la Qualité (INAO). Les qualités géologiques des terroirs présentés devraient permettre à plus de 400 hectares de vignes d’être reconnus en Premier Cru.