Activité économique et préservation de l’environnement peuvent aller de pair. La filière des vins de Bourgogne développe plus que jamais sa production viticole autour de 3 piliers indissociables et d’égale importance : l’environnement, l’économie et le social, pour un développement économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable.
Le vignoble de Bourgogne bénéficie d’une situation géographique privilégiée et d’un territoire à nul autre pareil, magnifié par le travail des hommes et des femmes depuis l’Antiquité. Ce vécu unique se traduit notamment dans les paysages viticoles, en particulier les Climats, qui sont inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis juillet 2015. Les vignerons et négociants de Bourgogne veulent préserver et faire vivre cet héritage inestimable pour le transmettre aux générations futures. C’est donc naturellement que la filière s’est engagée dans la voie de la durabilité !
Cet engagement se traduit par plusieurs grands projets portés par le Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB) et par ses partenaires :
Produire des vins durables, c’est aussi être capable d’agir pour réduire leur empreinte carbone. En effet, la filière vitivinicole est en première ligne face à cet enjeu majeur. Elle doit s’adapter tout en continuant de produire des vins de grande qualité.
C’est dans ce contexte que la Bourgogne s’est dotée d’un plan ambitieux : atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2035.
Afin de porter cette dynamique, le BIVB a mis en place le projet Objectif Climat. Cette démarche est le fruit de nombreuses années de travail et de réflexion autour de la question de la réduction des gaz à effet de serre (GES) et plus globalement de l’impact de la filière face au dérèglement climatique. Elle affiche un objectif de réduction de 60 % des GES, parallèlement à une stratégie de capture des émissions résiduelles (dans le sol, les bois, etc…).
Cette transformation passera par la modification des bouteilles. Qu’il s’agisse de les alléger, d’augmenter le taux de calcin (verre recyclé) pour leur fabrication ou de les réemployer, la filière s’engage afin de réduire l’empreinte carbone de ses bouteilles, car c’est actuellement l’un des postes les plus gourmands.
Au même titre, un plan d’action, avec des mesures concrètes sur les enjeux d’énergie, transport de biens et de personnes, est proposé afin d’aider les professionnels à atteindre l’objectif fixé.
Découvrez la démarche en image au travers de notre vidéo et toutes nos actions sur la page dédiée au projet Objectif Climat.
De 2021 à 2024, chaque millésime nous a fait vivre, en peu de temps, les effets déstabilisants du dérèglement climatique : gel, canicule, sécheresse, précocité inédite des vendanges, dépérissements.
L’évolution du plant de vigne (matériel végétal) est l’une des solutions envisagées pour répondre à cet enjeu. La disponibilité des plants, la diversité génétique hébergée dans nos différents conservatoires*, l’évolution des cépages plantés ou encore le choix du porte-greffe** sont autant d’options envisagées pour proposer des solutions concrètes aux professionnels.
Découvrez-les tous dans notre cahier : Matériel végétal : 2023 concrétise des projets d'ampleur
Au vu des enjeux techniques à relever, le BIVB a débloqué des moyens supplémentaires, depuis 2020, pour accentuer le travail de recherche et développement sur le sujet du matériel végétal.
Autre avancée majeure depuis cette date : les acteurs clés du vignoble (comme les pépiniéristes, la Confédération des Appellations et Vignerons de Bourgogne -CAVB- et le BIVB) se sont associés pour élaborer une stratégie commune et investir ensemble dans des projets d’ampleur. Cela a notamment abouti, en 2024, à la sortie de terre de QANOPEE, une serre étanche, protégée de tout parasite extérieur, notamment des insectes. Les plants de vignes qui y seront cultivés et multipliés seront ainsi protégés des maladies et des aléas climatiques.
En parallèle, la filière travaille sur un programme de création de cépages résistants aux maladies (oïdium, mildiou) qui conserveront la typicité des principaux cépages régionaux (Pinot Noir et Chardonnay). Après de nombreux essais, les premiers plants de ces vignes pourraient être commercialisés à l’horizon 2035.
Enfin, depuis de nombreuses années les efforts individuels et collectifs pour améliorer les pratiques viticoles et enrichir le paysage, ont permis le retour d’une réelle biodiversité dans nos vignes, renforçant ainsi la résilience et la santé globale du vignoble. Chaque plante, chaque insecte, chaque oiseau, chaque mammifère jouent leur rôle et de nombreuses actions sont mises en place pour renforcer leur présence.
* Au sein de chaque famille de cépages (Pinot Noir, Chardonnay, Aligoté, etc.) les plants de vignes (ou clones) ne sont pas tous absolument identiques. Comme pour l’être humain, chaque individu a des capacités personnelles : il sera plus résistant au froid, à telle ou telle maladie, à la sécheresse, etc…
Afin de préserver cette diversité, véritable richesse de nos vignoble, différentes initiatives ont été prises pour créer des conservatoires de cépages. Il s’agit de parcelles de vignes où l’on sauvegarde les différents « clones » prélevés un peu partout dans le vignoble. Ces conservatoires sont une ressource précieuse qui permettra sans doute de trouver une partie des solutions aux enjeux actuels et futurs.
** Le greffage de la vigne consiste à assembler un greffon (partie aérienne du plant correspondant à une variété euro-asiatique) sur un porte-greffe (variété américaine résistante au phylloxera. Cela permet à la vigne de s’adapter aux conditions pédoclimatiques (caractéristiques du sol et du climat).
Années après années, le changement climatique a fait évoluer les caractéristiques des jus issus des raisins.
Dans ce contexte d’évolution, l’objectif est de préserver les qualités essentielles et l’identité singulière des vins de Bourgogne, reflet de leur terroir et du savoir-faire des vignerons, tout en continuant à satisfaire les amateurs.
Pour aider les vinificateurs à maintenir la qualité et l’identité de leurs vins, la filière investit dans la recherche.
Les projets actuels visent à mieux comprendre, tout au long du processus de vinification, comment se construisent les vins de Bourgogne. Une meilleure compréhension des processus biologiques et biochimiques impliqués dans la construction de la qualité d'un vin permet de s’adapter mieux et plus rapidement aux enjeux du changement climatique et de ses conséquences. Le développement d’outils de diagnostics précoces permettra ainsi au vinificateur de faire de l’œnologie préventive et non corrective, en particulier pour éviter certaines déviances aromatiques ou de couleur. De même, un travail est engagé depuis plusieurs années pour mieux comprendre d’où vient la capacité des vins blancs de Bourgogne à bien vieillir, caractéristique qui fait leur renommée depuis plusieurs siècles.
Tout ce travail permet également de répondre à la demande des consommateurs de réduire l’utilisation de produits ajoutés lors de la vinification (notamment le souffre).